La France répertorie autour de 1500 noyades par an, dont le tiers survient dans une piscine privée ou un parc aquatique ouvert au public. Les pires accidents mortels touchent surtout les enfants. Ce constat qui revient tous les ans n’est pas tout récent et l’administration a déjà rendu obligatoire l’installation de dispositifs pour sécuriser les bassins de loisir.
La loi et les normes sur la sécurité de la piscine s’appliquent aux particuliers, mais concernent également les campings, hôtels et parcs récréatifs. Tous peuvent choisir librement la solution qui leur convient parmi 4 options standardisées, dont la barrière de piscine qui est probablement la meilleure de toutes. Découvrez tout ce qu’il faut savoir pour rendre votre espace aquatique sain et sans danger pour ceux qui vous sont chers.Un constat amer sur la défaillance de la sécurité de la piscine
En termes de sécurité de la piscine, l’effroyable image d’un enfant noyé flottant à la surface arrive en tête. En effet, les 500 décès accidentels dans les bassins récréatifs concernent surtout les plus jeunes. Les moins de 5 ans représentent 15 % des victimes. La noyade constitue la deuxième cause de mortalité accidentelle chez les moins de 14 ans.Selon un rapport paru en avril 2022, la France compte 3,2 millions de piscines privées. La moitié d’entre elles sont enterrées et le reste en hors-sol. Ces chiffres connaissent une constante croissance et tendent même à s’accélérer depuis la nouvelle décennie. Le boom de ces installations de loisir est indissociable à la fréquence des incidents fatals.
13 % des noyades surviennent dans les bassins artificiels. Plus de la moitié (56 %) de ces drames se déroulent dans une piscine familiale. Les campings, hôtels et autres établissements ont aussi leur part de responsabilité puisque 23 % des accidents se passent dans leurs parcs aquatiques. Il en est de même pour les piscines payantes où 21 % des noyades ont eu lieu.
Les associations écologiques évoquent déjà le gaspillage de l’eau. Pourtant, ce n’est pas le vrai problème puisque la précieuse ressource est généralement gérée dans un circuit fermé. Elle est sans cesse filtrée et purifiée pour ensuite être remise dans le bassin. Le véritable souci se trouverait au niveau de la sécurité de la piscine pour les moins de 5 ans. Les particuliers investissent en moyenne 24 000 euros pour la construction d’un espace aquatique, mais froncent les sourcils dès qu’il est question de le rendre plus sécure.
Les drames surviennent dans les piscines privées, mais pas seulement
En 2022, quelque 3900 campings disposent d’au moins une piscine. 50 % de ces établissements toutes catégories confondues sont donc équipés d’un parc aquatique. Ces installations sont légalement considérées comme des bassins privés à usage collectif. Leurs propriétaires n’ont pas l’obligation d’engager un maître-nageur sur les lieux. Ce qui explique en partie la prévalence des noyades dans ces endroits.Le ministère de la Santé publique indique qu’entre le 1er juin et 30 septembre 2022, quelque 55 accidents mortels sont survenus dans les bassins privés et les campings. L’autorité compétente rappelle que les incidents ne se limitent plus aux périodes estivales. Aux côtés des particuliers qui peuvent utiliser leur espace ludique à leur guise, certains établissements touristiques dotés d’installations chauffées ouvrent toute l’année.
Les gîtes, villages et autres résidences de vacances n’ont pas l’obligation d’embaucher un maître-nageur. Par contre, ces établissements sont contraints de se conformer aux règles de sécurité de la piscine dictées par la loi. Depuis septembre 2004, plusieurs mesures anti-noyades sont devenues obligatoires.
Diverses associations sont à pied d’œuvre pour sensibiliser l’opinion publique sur ces dispositifs qui sauvent des vies. Il y a également les plans « j’apprends à nager » et « aisance aquatique ». Par ailleurs, des fabricants comme Securipool (piscine-sécurité-enfant) se sont spécialisés dans la construction de barrières de protection pour piscine répondant aux spécifications légales.
La barrière de sécurité pour piscine : la solution la plus sûre
Une bonne partie des campings ont choisi la barrière souple pour assurer la sécurité de leurs plus jeunes pensionnaires. Répondant à la norme française NF 90-306, cette clôture empêche les enfants de moins de 5 ans d’accéder au plan d’eau. Faite de voile transparent légèrement teintée, cette solution de protection est impossible à escalader.Les piliers métalliques en aluminium de qualité marine se fixent par simple vissage sur des chevilles plantées dans la margelle. La barrière est ainsi démontable. Cette caractéristique lui vaut une certaine popularité auprès des particuliers. Il est aussi envisageable d’ajouter un portail fermé à clef sur la clôture de piscine.
En ce qui concerne les spécifications techniques, la norme en vigueur impose quelques conditions. La clôture doit par exemple atteindre une hauteur minimale de 1,10 m. Il faudra également avoir une structure robuste qui peut supporter un poids de 50 kg si un enfant s’agrippe dessus. Dans le cas des barrières Securipool, la toile a une résistance de 3 000 kg par mètre carré.
La barrière de sécurité pour piscine reste la meilleure solution anti-noyade qui soit. Cette clôture a le mérite d’être financièrement accessible. Disponible en section de 1 à 15 mètres, la fibre coûte une trentaine d’euros. Il faudra ajouter le prix des piliers et des accessoires tels que les cache-trous dans le devis gratuit. Quoi qu’il en soit, cet aménagement offre l’avantage d’être facile à monter et à démonter. Il ne nécessite pas l’intervention d’un professionnel et aucun permis de construire n’est requis.
Les autres solutions de sécurité pour piscine
Les abris de piscine
L’abri de piscine est un enclos entièrement fermé. Il économise l’énergie de chauffage en hiver et permet de restreindre complètement l’accès à l’installation aquatique. Alors, ni les adultes ni les enfants de tout âge ne pourront y pénétrer.Les campings choisissent cette construction pour transformer un bassin à ciel ouvert en une piscine couverte chauffée. Elle va aussi apporter une valeur architecturale supplémentaire à l’ensemble des aménagements du site. L’organisme certificateur AFNOR qui gère la norme NF P90-309 donne les spécificités techniques à suivre.
L’abri devrait par exemple empêcher les petits baigneurs d’accéder à l’eau une fois refermée. Ils ne devront pas pouvoir l’ouvrir sans la présence d’un adulte. La structure doit résister à un vent de 120 km/h. Elle sera assez solide pour supporter un poids de 60 kg. En effet, l’abri de piscine se décline en différents modèles : bas, haut, gonflable, etc.
Le principal inconvénient de ce type d’installation serait le coût. Il faut un lourd investissement pour faire construire un dôme qui couvre entièrement le bassin et la terrasse. Un tel chantier exige un permis délivré par la municipalité. L’aménagement fera aussi l’objet d’une majoration de la taxe d’habitation.
Les couvertures et bâches d’hivernage
Relativement bon marché, la couverture de piscine est une épaisse toile PVC qui ferme entièrement le bassin. Ce genre de bâche est couramment utilisé pour l’hivernage. Cela dit, il évite aux enfants d’aller se baigner sans la surveillance des parents. La norme NF P90-308 exige un certain nombre de caractéristiques techniques.La couverture doit notamment supporter le poids d’un adulte, soit autour de 100 kg. Cela implique une toile résistante, mais également des fixations bien solides. Le dispositif d’ancrage sur la plage ne devrait pas céder, même si la personne saute sur la bâche. D’ailleurs, le système se trouve au maximum à 25 cm de la bordure et ne doit en aucun cas être une source d’égratignure ou de blessure.
Une bâche de sécurité pour piscine peut être isothermique. Elle aide ainsi à conserver la température de l’eau, surtout si elle est chauffée. Il faut préciser que les couvertures rigides et les volets roulants sont aussi soumis à la norme NF P90-308.
Il faut noter que la couverture se limite aux formes géométriques. Elle devient difficile à mettre en place sur un design libre. Il est toujours possible de commander une toile sur mesure, mais la solidité posera un problème puisque la tension périmétrique n’est pas uniforme. Par ailleurs, les matériaux plastiques constituant la bâche peuvent se détériorer sous les éléments extérieurs tels que l’ultraviolet. La protection peut aussi s’écrouler sous le poids de la neige.
L’alarme et autres technologies innovantes
Une alarme de piscine est soumise à l’encadrement de la norme NF P90-307. Cette technologie est installée dans l’optique d’avertir dès qu’une enfant franchit une ligne. L’alerte est aussi donnée si un animal de plus de 6 kg tente de pénétrer dans l’eau. Le principe reste le même pour tous puisqu’une sirène appuyée par un signal lumineux retentit pour prévenir un adulte.Certaines alarmes parlant s’adressent directement aux petits baigneurs. Dans tous les cas, le dispositif est avant tout dissuasif. Par ailleurs, il existe deux sortes de technologies. Le détecteur d’immersion se déclenche uniquement lorsque l’enfant ou l’animal de compagnie est dans l’eau. Ce qui diffère complètement de l’alarme périphérique qui sonne dès qu’une personne ou un chien est en approche.
D’autre part, plusieurs technologies d'intelligence artificielle destinées à la sécurité de la piscine sont développées en France. Elles sont autorisées à la vente à condition de se conformer à la norme NF EN ISO 20380 : 2017. Fonctionnant avec des capteurs et un logiciel dédié, cette protection anti-noyade donne l’alerte en cas de mouvements suspects. Elle pourra même directement avertir un responsable sur son téléphone portable.
Le véritable souci avec ces technologies serait le timing. Souvent, quand l’alarme retentit, l’adulte n’a que quelques secondes pour réagir et sauver la vie d’un enfant. Ce dernier peut succomber après avoir inhalé seulement quelques gouttes d’eau. Alors, il est préférable de se tourner vers un dispositif qui empêche tout simplement la victime d’accéder au bassin : la barrière de piscine.